Nayla Tabbara
Son dernier ouvrage, L’Islam pensé par une femme (2018, Bayard), a peut-être déjà rejoint les étagères de vos bibliothèques. La théologienne libanaise Nayla Tabbara y propose une vision du divin au-delà des genres et invite à rompre avec une lecture patriarcale du Coran encore trop souvent majoritaire à ses yeux.
Son parcours de foi illustre cette curiosité et cette capacité à remettre en question les dogmes. Née dans une famille à la fois laïque et religieuse, elle suit sa scolarité dans des établissements catholiques tout en recevant parallèlement un enseignement coranique.
Après un détour vers les religions asiatiques et les mystiques chrétiens, elle choisira finalement de se tourner vers l’Islam, se définissant “musulmane et hânifa“. Le terme hânif désigne ceux qui, avant la naissance de l’Islam, ont choisi de se tourner vers le monothéisme, à l’image d’Abraham. Pour Nayla Tabbara, il implique de toujours se poser la question “Qui est mon Dieu ?” et de rester dans un questionnement du rapport au divin.
Diplômée de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris – où elle valide un doctorat en sciences des religions- et de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth -où elle enseigne toujours- , Nayla Tabbara a également participé à la création de la Fondation Adyan (“Religions”). Cet organisme oeuvre à la valorisation de la diversité religieuse, la promotion du vivre-ensemble et la gestion sociale, politique, éducative et culturelle de la diversité entre les individus. Nayla Tabbara y occupe actuellement le poste de directrice de l’Institut de la Citoyenneté et la Gestion de la Diversité (ICGD), qui se donne pour mission de “renforcer les capacités des jeunes, des éducateurs et des leaders sociaux et religieux en matière de construction de la paix et de promotion de la compréhension de la coopération interculturelle et interreligieuse”.
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